mardi 21 juin 2011

A anunciação



O menino foi embora, a menina ficou, ou talvez seja o contrario. O menino estava ai, numa estação de trem, esperando o trem que tinha uma hora de atraso, aquele trem que lhe faria definitivamente voltar. Aquele ultimo rolo, aquele ultimo poema. Aquela viagem assecadora de palavras. Vestindo um chapéu de palha que lhe lembrava là. Pensando naquela foto vermelha, naquele rosto ausente de sorriso. Naquela vazia melancolia. O menino tinha corrido atràs dela um dia, nesse mesmo trem, nessa mesma estação. Tinha arrasgado seu orgão vital com delicadeza, tinha aberto as portas mecânicas da màquina, e a menina tinha ouvido num sopro, "Pega isso; podes quebra-lo se quiseres". E o menino, com seu chapéu de palha, pensou ouvir em retorno, "Fica com ele, jà tenho um assim". E tocou aquele sinal horrivel de partida do trem, gritou a besta, tapou os ouvidos a menina, e o chapéu de palha, pequeno demais para sua cabeça, foi levado pelo vento da partida.


E o menino ficou sozinho na estação. E rapidamente, varios estranhos estavam ao lado dele, mas tinham a pele muito branca, e o cabelo muito loiro, e o riso muito baixo. E o menino se sentou, careca, esperando o trem que tinha uma hora de atraso. Reparando no chapéu que voava no ar.

dimanche 12 juin 2011

Comme un perroquet en cage

" As casas, as cidades
   são apenas lugares por onde
passando 
passamos"

Ferreira Gullar.


Un perroquet encagé dans une animalerie
 un peu de liberté en ce jour si gris. 

A trop vouloir moderniser, tout est réglé, 
 compartimenté.
Ils ont même rangé l'ensemble des perroquets. 

Il n'y a pas de vue, il n'y a pas de vie. 
Donner envie peut être dangereux :
 un homme peureux en vaut bien deux heureux.

Pas plus intéressante qu'un livre maintes fois relu,
l'ensemble de la ville est corrompu.

Deux belles choses : 
le ciel, la terre.
Bleu pur,  Rouge sang.

Pour moderniser ils ont tout bétonné,
 mais où se trouve le sang dont les terres étaient émaillées ? 

Recouverte par le gris.
Aujourd'hui, le ciel aussi.

 Ni bus, ni rêve pour voyager,
se morfondre, se résigner.

Brasília comme une prison.
Rentrer ce n'est plus en sortir.
Jamais.

Comme en cage un perroquet.
Jamais.

 Il me reste pourtant un cahier, 
un peu de thunes, 
de quoi en écrire plus d'une, 
plus d'une...

Il nous reste tous notre liberté. 
De crier, 
de décrier, 
d'espérer
que la ville revienne à qu'ils avaient dessiner :
du papier.












mercredi 8 juin 2011

Talk to strangers




Je suis entre le consul et le clodo
Et les petits fours sont cadeaux

Peux-tu me dire
Lequel a le portugais le plus approximatif
Pas le second, pas le second.

Ah, c'est à moi
j'étais gêné qu'il m'ait pointé du doigt
je suis un morador de rua, un clochard
c'est comme ça qu'on m'appelle

je dors sur la place Carioca
sous le souffle de la bouche de métro.
Je dors sur un banc
je dors sur un ban
que fais-je ici? Je ne sais vraiment
je suis entré, comme vous

comme vous, j'ai écouté le consul
fourcher tous les mots
de son discours pré-écrit
par d'autres
remerciements de circonstance
tristesse de quelques absences

ah, oui, c'est sûr
ce n'était pas du portugais
qu'était-ce? je ne sais
mais je me suis levé

mais les gens ont applaudi
les gens ont ri, vanté ses mérites
et ils se sont retournés
lorsqu'il m'a pointé du doigt
ne sommes-nous pas, pourtant
Rentrés
par la même porte, celle de l'entrée

N'arrêterez vous pas de me regarder?
Non? alors d'accord, continuons

alors jouons, jouons
je ferais comme vous
j'irais boire du champagne
au 6ème étage j'irais déguster
vos petits fours
nous blaguerons sur des bêtises
sur la bêtise de nos politiques

Oui, nous parlerons
de choses et d'autres
surtout d'autres

tantôt la montagne
tantôt la côte
tantôt l'alcool
tantôt la coke

et cette nuit je retournerais
sur ma place carioca
et je ferais les cent pas
sur ma place carioca

Je suis entre le consul et le clodo
Et les petits fours sont cadeaux

Peux-tu me dire
Lequel a le portugais le plus approximatif
Pas le second, pas le second.

Tu ne connais donc pas ma langue, favelado?
Honte à toi, c'est celle des Lumières
Ton pays est précaire, sous-développé
Et je n'ai point besoin d'y savoir le portugais

Je bois dans les baraques de tes ambassadeurs
Dans mes cocktails, j'invite ton gouverneur
Car lui parle ma langue
Celui qui t'a traité de vandale
Celui qui te dit coupable

Qui t'envoie la police au cul
En remplissant la seringue de ton jus
Si je le pouvais, je te l'enfoncerais dans la veine
Moi-même, je te l'enfoncerais moi-même.

Je suis entre le consul et le clodo
Et les petits fours sont cadeaux

Peux-tu me dire
Lequel a le portugais le plus approximatif
Pas le second, pas le second.