mardi 31 mai 2011

Un au revoir sans exotisme.

                                       

                                                      Pesant de cacahuètes

          Un vendredi comme un autre, assis tous en rond, à la lumière en fin de vie, de la pièce principale.
Le bruit méthodique du papier froissé, des doigts qui grincent, un silence fatigué.
Encore un vendredi soir où, à la lumière de fin de journée, il est entré avec son cousin, des sacs sur les épaules, plein de cacahuètes à vendre ce week-end.
          A vrai dire, le week-end n'est qu'une continuation de la semaine, enchaînements de gestes mécaniques au chantier, lisser, polir, recouvrir de peinture sans même penser à la couleur ou à la beauté de celle-ci; le week-end pôlir, lisser, recouvrir pour un cône de cacahuètes.
Un vendredi encore, où les enfants se joignent à eux pour faire des emballages remplis de cacahuètes salées que l'on vendra, espère-t-on, sur les terrasses des cafés.

On discute peu, il n'y a pas grand chose à dire de toute façon, on entend le crépitement des oignons préparés par la mère qui veille sur les travaux de l'unique pièce de la maison.

Après manger, après dormir, la même routine, le même réveil, pour déposer la même quantité de cacahuètes que les buveurs ne regarderons sûrement même pas, tracassés par le score du match en cours.
Ils continueront lui, son cousin et les enfants, à arpenter les terrasses de Botafogo, récoltant par ci par là, de l'argent et un peu de compassion.
Ils rentreront exténués, heureux de la victoire de Flamengo, qui s'est joué de peu, à un poteau, à une parade prêt ; comme une vie qui tient à peu, à quelque chose comme une poignée de cacahuètes.

                                                                           
                                                 

                                                    Trem do Corcovado


Au spectacle des continents, la babel des incontinents.
Il est bien loin le temps où l'on pouvait seulement causer au conducteur, comme dans un vulgaire train de banlieue.
Seuls les courageux montaient à la hauteur des urubus, aujourd'hui les plus frileux y vont uniquement pour la belle vue.
Nous avons commencé par longer la favela que l'on n'aperçoit pas d'en bas, celle que les photos remontreront, en oubliant son sens profond.
Les noms des arbres exotiques sont bien marqués, le jaca et l'abacate, sans rendre hommage à la mère qui les a enfantés.
Le petit train tremble de grandes secousses, des hordes de touristes se jettent du côté droit, du côté gauche, un appareil au bord du précipice photographié par interstices.
Le nom des chaises : "eldorado". La course à l'or n'est pas finie, les pépites à Rio sont infinies.
J'ai entendu cette vieille anglaise dire que Malte c'était plus beau, je n'ai pas osé lui dire:
"alors trouve moi un son, des femmes, un train qui te font monter ci-haut"
"Et puis, fleur fanée sans intérêt, arrête de critiquer ! Dis-moi, à Malte, un train t'amène-t-il toucher Jésus du petit doigt ? "





                                                         

                                                     Au revoir au nouveau monde


A cette musicalité sans frontières, je dis au revoir, je préfère à bientôt.
Tes petits pas pour grimper les montagnes et construire, là-haut, au plus près du Christ Corcovado.
Le sourire inoubliable de nos moments passés, des nuits à me déchaîner, l'envie de m'enchaîner, comme les têtes d'affranchis, les souffrances en cicatrices sur le visage.
Tu grandiras aussi vite que tu es parti, d'Asie, d'Europe, surtout d'Afrique.
Je reviendrai aussi vite que je suis parti par la même porte, celle de l'envie.
Peut-être retrouverais-je, ce petit quoi, en cette contrée que des optimistes ont appelé Brasilia.
Sur une note de samba, tu me dis bas, ne m'oublie pas et je me jette dans tes bras entre Copa et Ipanema.
Cultive ces têtes pour revenir nous donner des leçons, nous montrer que s'aimer n'est pas qu'un suçon que l'on efface d'un revers de blouson.
J'écrirai pour toi, encore des lignes, sans réel sens pour que d'un rayon de soleil, d'une note, d'un grain de sable tu m'encenses.
J'écrirai le monde, des fables surtout des contes pour te montrer à quel point tu comptes.
Je ne te remercierai jamais assez pour le simple fait de m'avoir troublé.
Je dis au revoir au nouveau monde, moi ce petit point, comme au bout de cette ligne.
En hommage à ta grande histoire que d'aucuns veulent rectiligne.

Marcelo D2 - A maldição do Samba

Vanessa Da Mata & Ben Harper - Boa Sorte/ Good Luck

Kohndo & Ekoué - Pardonnez-moi

Seun Kuti & Egypt 80 - Many Things

Kokolo- Vote Black President ( Yeah Yeah)

João Gilberto & Stan Getz - Corcovado

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire