jeudi 11 novembre 2010

Pensées nocturnes

       Il est trois heures du matin, je contemple Rio dormir profondément. En face de moi le Morro entouré d'énormes nuages rougeâtres qui m'entrainent dans leur vol lent et majestueux.
Les vrombissements lointains des engins à moteur sonnent comme le ronflement de la ville. Ils me rappellent qu'à tout moment elle peut se réveiller.
Les nuages m'emportent vers les dernières lumières allumées de l'immeuble d'à côté. Un noctambule à chaque étage. Mon regard remonte progressivement l'immeuble; j'entrevois des mains, des bras, des jambes, des formes bizarres qui déambulent sans aucun sens au milieu d'appartements joliment miteux.
A la fenêtre, le carnet à la main, je me demande si je suis le seul à espionner les autres, à les scruter, à les écrire.
Suis-je le seul que Rio inspire ce soir ? Peut-être suis-je moi même un personnage insignifiant dans le récit des mes compagnons d'insomnie ?
Je pars éteindre la lumière et laisse tomber la nuit ocre sur la petite cellule qui me sert de chambre, avec l'impression que l'on m'épie, que pour quelqu'un je ne suis qu'un rien au sein de son tout.  


Céu - Malemolencia                  Shad - Rose Garden


1 commentaire:

  1. J'aime bien ton lyrisme moi aussi, parfois.
    La dernière phrase tient quelque chose de la Beauté.

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