mercredi 3 novembre 2010

Obsession en commun

         Il y a une chose qui traverse mes nuits , mes rêves, mon sommeil, allez savoir pourquoi. Le métro et le bus , Paris et Rio. Ça n'a aucun sens et tout ça passe et repasse dans ma tête et m'obsède encore au réveil.
J'ai comparé le Brésil et la France, Rio et Paris en pensant aux moyens de transports et ma vie avec eux. Et j'ai saisi que l'âme de Rio se trouvait dans les bus, dans la folie des conducteurs, le flux continu presque insupportable des « ônibus » qui sillonnent la ville et qui malgré le trafic incessant paraissent rouler vite, très vite, trop vite. Le métro il ne vaut rien ici, il est propre, trop électronisé, personne ne parle, simplement il est pratique quand je vais en cours à sept heures du matin.
Quand je le prends je ne me crois pas à Rio, au mieux dans une ville surfaite de l'Asie Centrale où l'important c'est que ça brille et que tout se déroule comme prévu. Il n'y a ni bourrés, ni mendiants, pas de vrai musicien ou de faux chanteur. Il n'y a rien ni personne, aucune âme aucun intérêt.
Il n'y a pas l'odeur dégueulasse des bouches de métro parisiennes, ni la moiteur et la sueur sur les poignets à bascule du métro 4. Les veines de Paris ce sont ces lignes de métro qui perforent la ville, passent en-dessous de la Seine , entrent dans les catacombes et côtoient les égouts. Visiter Paris c'est connaître les roumains et leur mégaphone , les affiches publicitaires aux couleurs bien trop vives et au slogan bien trop fade , le désordre et le grouillement à l'heure de pointe.
Le sang de Rio de Janeiro quant à lui passe par les routes et s'écoule frénétiquement le long des voies à la fois envoûtantes et dégoutantes et aux noms introuvables sur les plans de métro : Perimetral , Avenida Brasil , Linha Amarelha , Linha Vermelha , Avenida Rio Branco , Rua Barata Ribeiro...
Passer le long des favelas et des cloaques nauséabonds de la Zone nord , traverser les étouffants tunnels de la zone Sud, acheter des cacahuètes ou des caramels aux vendeurs ambulants; tout ça sans jamais faire confiance à la dextérité du conducteur ni à la résistance du vieux moteur diesel.
Le bus c'est un condensé de la vie carioca parce qu'on aime sans jamais vraiment comprendre pourquoi et qu'à chaque voyage on attend l'inattendu.
Le métro c'est tout Paris, sa folie, sa belle laideur, sa beauté décadente et son cosmopolitisme.
Et toute la nuit, toute la journée les bus et les métros passent et passent sans cesse dans ma tête. Je ne sais si c'est les conséquences de la cuite d'hier,de la fatigue d'aujourd'hui ou des regrets de demain.



Não Me Deixe Só - Vanessa da Mata                          Buckshot Lafonque - James Brown I & II

1 commentaire:

  1. Tellement évident d'évidence et de beauté.

    ou

    CA CLAQUE SA GRAND MERE !

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