Première chose, c'est loin, long et le reflet d'une ville en complet désordre.
D'entrée on est frappé par ces grandes barres HLM ( Habitat loyer maximum) où s'agglutinent les nouveaux riches désireux de fuir un Rio qu'ils trouvent infernal. Chez nous les pauvres s'entassent dans des tours et triste est celui qui habite au dernier étage. Ici c'est l'inverse plus on vit haut, plus on est grand, fort, beau et riche. C'est peut-être parce qu'ici les ascenseurs marchent...
Les belles plages et lagunes où s'amusent les jeunes aisés entre boites de nuit, surf et jet ski, paraissent exclusivement accessibles à une certaine frange. La route surplombe le rivage et les lacs à distance raisonnable pour ravir les yeux des touristes, sans laisser d'espoir aux pauvres qui prennent le bus pour rentrer chez eux ou aller au travail.
Barra da Tijuca vu d'un bus c'est un mélange entre la Grande Motte et une zone artisanale de banlieue, une sorte d'enchevêtrement raté de gigantesques magasins et d'immeubles colossaux aux formes géométriques pensées originales, en réalité difformes.
D'un côté de la route la Défense, de l'autre Castorama et Leroy Merlin et entre les deux des marécages encore peuplés d'alligators ( appelés ici Jacaré).

Barra et Recreio semblent avoir pris le pire de la culture occidentale et délaissé les particularités de la culture brésilienne. L'apparence à la place de la spontanéité, le consumérisme contre l'appréciation du moment et l'humilité, l'entre-soi face au multiculturalisme.
Je ne suis pas allé là-bas souvent, une seule journée m'a suffit pour comprendre pourquoi les cariocas tradi détestent cet endroit isolé du reste de la ville plus par la barrière mentale que par la barrière géologique que représente les morros.
Qui dit post critique, dit chansons d'opposition à la dictature :
Chico Buarque - Cálice ( chanson dénonçant le rôle de l'Eglise)
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