mercredi 27 octobre 2010

Ouvrez les yeux !



    
         Dans moins d'une semaine les Brésiliens vont devoir choisir leur président et voter soit pour l'anticharismatique Dilma Rousseff , "créature" de Lula, soit pour l'anticharismatique José Serra , "créature" de Fernando Henrique Cardoso. Si l'on doit résumer il n'y a pas eu de renouveau , c'est ennuyeux à mourir et ça n'augure rien de bon .
Sans croissance économique le bilan de Lula serait mauvais. Tout le monde connait les beaux résultats de la "bolsa familia", la réduction spectaculaire de la dette et l'accès de pauvres à la classe moyenne mais c'est autre part que les choses se jouent. Malheureusement le Brésil est toujours au bord du gouffre , un peu plus loin qu'il y a dix ans mais il n'est pas loin d'y tomber tout de même.

 Il suffit de penser que les gosses auxquels Lucas et moi donnons des cours n'ont affaire à l'Etat qu'en cas d'intervention de la police militaire et à l'école où le professeur ( représentant de l'Etat) est bien plus animateur que source de connaissances. Alors que fait l'Etat brésilien?
Certains disent qu'il se goinfre , d'autres qu'il glande ; j'ai l'impression qu'il ferme les yeux et ne les ouvre qu'avant de rentrer dans le mur. L'Etat et les Brésiliens ferment les yeux parce que le blanc veut rester riche et le noir/le métisse est passif. L'ensemble de la société se complaît dans les mythes de "la terre d'avenir" et de la "démocratie raciale".
 
Le nouveau film à succès , Tropa de Elite 2 , oblige les citoyens à regarder pendant deux heures la réalité en face, de retirer leurs oeillères. Le film balaye tout : les miliciens soutenus par les politiciens qui contrôlent les favelas de la zone Ouest de Rio , les tueries dans la prison de haute sécurité de Bangu I , la collusion médias/ politiques ou encore l'extrême violence de la police. Tout le monde le voit ( 4 millions d'entrée en deux jours !) mais ça en reste là. Pour vous dire , le gouverneur de Rio de Janeiro, Sergio Cabral, directement visé dans le film vient d'être réélu avec 65 % des voix !
      J'ai l'impression d'une démocratie à la carte , d'une apathie citoyenne ; "pourquoi crier? Rien de va changer". C'est sur que si les Brésiliens ne bougent pas rien ne changera. Le noir restera pauvre et discriminé , l'Etat continuera à être corrompu , les plus pauvres vivront dans des zones ultraviolentes et le Brésil restera un éternel espoir.
Lula (et les autres ) ont beau se déplacer à droite à gauche , demander un siège au conseil de sécurité de l'ONU et faire des courbettes de Téhéran à Jakarta; le Brésil ne sera pas respecté tant qu'il ne se respectera pas lui-même.
 


De la musique contre mon péssimisme :
 


Chico da Silva - E preciso muito amor    Kero One - When the sunshine comes









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